Interview de Thierry Hartweg
Co-fondateur de la société K.B.I
Je suis toujours émerveillé par les moteurs de recherche sur Internet. Vous
tapez un mot, et hop, un pan du glorieux passé de l'informatique que nous
aimons tant resurgit ! C'est donc grâce à un curriculum vitae indexé par Google
que j'ai retrouvé Thierry Hartweg, qui a participé activement à l'aventure
K.B.I. Pour les plus jeunes d'entre vous, je précise que cette entreprise
était spécialisée dans la duplication de disquettes et cassettes pour les
éditeurs de logiciels.
Cette interview impromptue a été réalisée le 2
décembre 2003.
Merci d'avoir répondu à mon message. Voici donc l'interview. Si vous avez
d'autres choses à rajouter, des points à préciser, n'hésitez pas !
Votre parcours informatique ? Comment êtes-vous arrivé chez KBI ?
Quelle est l'origine de la société KBI et quelle est la signification de
ce sigle ?
Etudiant en mécanique, j'ai financé mes études en écrivant du code sur
l'Apple ][. J'ai ensuite travaillé chez un constructeur (à l'époque disquettes
1Mo et disques durs 5Mo pour 80KF). Puis je suis passé dans l'édition de logiciels
et là, j'ai réalisé les softs de départ d'une nouvelle machine, le Pencil II
(original non ?) d'Hanimex (note de T&J, une rareté !). Pour dupliquer les
cassettes nous nous sommes adressés à KB cassettes (KleinBoussugue). De la
recontre est née KB Informatique.
Quelles prestations étaient proposées par la société (duplications,
création de jaquettes, protections) et pour quelles machines ?
Le rôle est bon. Les machines, c'est très simple, "toutes" : Exelvision,
Macintosh, PC IBM, CPC64, CPC128, ATARI, Oric(s), Sinclair(s) et j'en oublie
sans doute...
Quel était votre rôle exact en tant que responsable d'unité de protection,
duplication et packaging de logiciels ?
Tout ce qui touchait au technique. Au départ nous étions quatre : un financier,
un gestionnaire (Boussugue), un commercial et moi pour le technique.
Avec quels éditeurs KBI collaborait-elle ?
Un peu tous ceux de l'époque.
6) Pourriez-vous me décrire les matériels utilisés pour assurez la création
des logiciels (caractéristiques des bans de duplication) ? D'où provenaient-t'ils ?
Machines Unix (déjà), fabricant américain.
Qui créait les protections CPC ? (programmeurs indépendants, en interne ?)
Un programmeur indépendant, celui qui m'a remplacé d'ailleurs lorsque le
commercial et moi sommes partis (éconduits) par une trop forte augmentation
de capital...
Y avait-il différents "niveaux" de protection (prix plus élevé si le
plombage est plus technique) ? Y avait-il un retour sur l'efficacité
des protections ?
Oui, le prix était fonction du temps nécessaire estimé pour casser la
protection (incopiable n'a jamais existé, même sur l'Apple Lisa où le n° de la
machine était inscrit en dur sur le disque d'install).
Les supports des programmes invendus étaient t'ils recyclés ? (j'ai une
disquette originale de Winter Games avec en dessous l'étiquette de Tapper !)
De mon temps, cela n'aurait pas été possible, vu la vitesse d'écriture des
machines, une réécriture sur ces même machines aurait produit des support
douteux.
Anecdotes, remarques diverses ?
KBI est devenu KB starter (après cette fameuse scission), puis fut racheté
par Fuji, puis par un autre groupe (dont j'ai perdu le nom) et enfin par
Sykes qui l'a fermé au mois d'août dernier.
THIERRY HARTWEG